.29 novembre 2016
Par Hélène Many (BeCult)

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Devenir manager

Intermédiaire digne de confiance, le·la manager prend en charge la carrière d’un·e artiste de A à Z avec un objectif : la faire décoller! En Belgique, il n’existe que deux formations à proprement parler pour ce métier à l’IAD et à l’IHECS. N’importe qui peut donc se lancer dans l’aventure, à condition de posséder un certain sens artistique, d’être polyvalent et d’avoir le contact facile.

Le rôle du manager est bien souvent différent en fonction du projet qu’iel encadre. Dans un premier temps, iel s’attellera donc à déterminer les besoins de l’artiste, son niveau et ses attentes afin de mettre en place une stratégie globale.

Pour Joseph, entre autres manager de BRNS et de Moutain Bike, « le but d’un manager c’est d’amener un·e artiste d’un point A à un point B en racontant une histoire qui soit vraie, honnête et dans laquelle le public peut se retrouver. On m’a dit un jour, ajoute-t-il, que le·la manager était celui qui soufflait sur les braises pour ne pas que le feu s’éteigne et je trouve qu’iel y a un peu de ça. »

Une vision partagée par Herbert, co-fondateur du label NAFF Rekordz : « Quand on est manager, il faut prendre du recul, observer l’artiste dans son développement, dans sa manière de fonctionner et construire avec lui une ligne de conduite. Le manager pourra, par exemple, donner une direction spécifique à un album en sélectionnant, parmi les morceaux composés, les titres qui ont un potentiel certain. »

Les ingrédients de la réussite

Comme nous l’explique Joseph, en management, il n’y a pas de recette miracle : « Je n’ai pas de recette miracle et je pense, enfin j’espère, qu’il n’y en a pas. Le plus important, c’est d’être passionné et de miser sur sa capacité à pouvoir structurer un projet et à communiquer. Pour moi, les meilleurs managers sont celleux qui sont proches des artistes qu’iels encadrent, un bon pote par exemple. C’est vrai qu’il y a une dimension business et qu’il faut être prudent avec ça mais une grosse partie du métier repose sur le relationnel, donc la proximité est importante à ce niveau-là. »

Selon Herbert, il faut « se montrer partout, rassembler les coordonnées de ses contacts dans un fichier, entretenir son réseau et créer des liens d’amitié professionnelle avec les bonnes personnes. »

Difficultés vs. passion

Nous nous trouvons pour l’instant dans une période de transition en matière de consommation : le CD disparaît petit à petit au profit du téléchargement et du streaming tandis que le vinyle regagne timidement du terrain. A côté de cela, les structures de la filière musicale ont de moins en moins de moyens financiers et les groupes doivent parfois jouer presque gratuitement pour obtenir une certaine visibilité. Pour faire en sorte qu’un projet tienne la route, il faut donc prendre des décisions complexes qui relèvent parfois du défi. Cette incertitude constante est particulièrement difficile à gérer quand on est manager mais face aux difficultés qu’iels rencontrent, Herbert et Joseph répondent tous les deux par la passion.

« Il y a des moments où tu t’enlises un peu parce que tu restes des heures derrière ton bureau à passer des coups de fil, raconte Joseph, mais quand tu vas à des concerts et que tu es transcendé par la musique, que ce soit des groupes que tu suis ou pas, tu reprends vie. La notion de passion est primordiale dans ce métier. Pour être un·e bon·ne manager, il faut de bonnes facultés d’organisation mais il faut surtout être passionné pour ce que tu fais et stimulé par l’artiste avec lequel tu travailles. Mon pied c’est de voir des gens faire bien ce qu’ils font et aimer le faire. Je bosse à temps plein, je suis marié, j’ai des enfants et ce n’est pas toujours simple de combiner tout cela. Pourtant, je ne changerais ma vie pour rien au monde ! »

 

Voir aussi : “Les aspects juridiques d’une structure de management” par ici