.01 septembre 2017
Par Quentin Anciaux (Court-Circuit)

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Comment (bien) rater son concert

Les réseaux sociaux auraient parfois tendance à nous faire oublier qu’une réputation, ça ne se construit plus seulement en ligne mais également sur scène. Alors concrètement, comment on s’y prend pour être certain·e que tout se passe dans les meilleures conditions possibles ? Court-Circuit a rencontré The K., Roméo Elvis et DC Salas pour leur poser quelques questions sur leurs pires expériences de concerts et les leçons à en tirer pour que ça ne se reproduise plus jamais.

The K. – Groupe de noise boulets sauce lapin

« La date avait été trouvée par notre tourneur français. C’était d’ailleurs notre première date en France ! Bref, on descend en van et on arrive dans une bourgade de l’Hexagone. On va jouer dans le bar du village. Assez rapidement, on se rend compte que le proprio du bar n’a pas vraiment l’air au courant pour notre concert. On avait pourtant envoyé un mail de confirmation quelques mois plus tôt mais on aurait peut-être dû confirmer qu’on confirmait… On finit par installer le matos devant les habitué·e·s du bar qui nous regardent sans trop savoir ce qui les attend. Alors, quand on se met à jouer pour des piliers de comptoir et des mecs occupés au bingo, le proprio devient fou et se met à me taper dessus. Quelques échanges de coups et on se fait finalement virer du bar. On est reparti alors qu’un logement était initialement prévu pour nous. On a dormi dans le van, sur un parking face au Mont Saint-Michel, qu’on n’aura même pas vu car il faisait nuit… »

Le conseil : Toujours s’assurer que le groupe et l’organisateur·ice partagent les mêmes informations.

Roméo Elvis – CEO du rap belge

“Le pire truc qui m’est arrivé sur scène, c’est la fois où j’ai lancé le public sur un sujet sensible sans trop m’en rendre compte… Mais j’ai vite réalisé que j’aurais pas dû. On jouait à Lille avec L’Or Du Commun et j’ai commencé à parler d’un fait divers sordide qui s’était passé quelques jours plus tôt dans les transports en commun lillois (il s’agissait d’un viol – ndlr) pour faire le lien avec le morceau qui arrivait dans lequel on parlait de trams. Je me suis mis à parler de ça devant la foule en leur disant quelque chose du style “Il paraît qu’à Lille, on ne réagit pas quand les gens se font violer dans les métros ?”, ce qui a été évidemment plutôt mal reçu… Pour rattraper le coup, j’ai fermé ma gueule j’ai laissé les gars de L’Or Du Commun reprendre la parole.”

Le conseil : On peut parler avec le public entre les morceaux, il vaut juste mieux éviter d’improviser sur des sujets sensibles…

DC Salas – Producteur et disc jokey de musiques électroniques

“Alors, ma pire expérience live remonte aux premiers concerts que j’ai fait avec le groupe Mugwump. J’étais super confiant du set up qu’on allait utiliser, tout roulait en répèt’ et pour couronner le tout, on avait fait un premier live qui s’était plutôt bien déroulé. Et puis est venu le moment du second live et là, boom… On fait les branchements pour le soundcheck, on teste le son et plus rien ne fonctionnait, tout saturait. C’était un bordel sans nom. L’angoisse totale. J’ai failli annuler tellement c’était foireux. J’ai finalement fait trois fois le tour du pâté de maison, j’ai respiré un bon coup, et j’ai fait de mon mieux. Je pense que le public ne l’a pas trop remarqué donc ça veut dire qu’on s’en est bien sorti… ”

Le conseil : Toujours, ou en tout cas à chaque fois que c’est possible, tester son live en conditions réelles. Ça permet d’éviter les mauvaises surprises de dernière seconde.

 

 

Quentin Anciaux

Membre de l’équipe Court-Circuit