.17 septembre 2018
Par Fanny Ruwet

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Presse et relations publiques : comment exister dans les médias ?

Votre prochain disque est enregistré, votre dernier clip est tourné, votre future tournée est bookée, place maintenant à la promotion de votre musique. Mais comment parvenir à vous faire une place dans les médias culturels ? Suivez le guide…

Cinq étapes pour soigner et maximiser la promotion de votre projet :

1. Soyez préparé·e

Vous sortez un EP, un album, un single, un clip ? Malgré l’excitation, ne grillez pas les étapes en envoyant des mails incomplets à tout va. Avant de contacter les journalistes qui feront peut-être de vous les prochains Foo Fighters, soyez sûr d’avoir préparé un bon dossier de presse. Au minimum, il devra contenir une bio, des photos (en excellente qualité) et tous les liens via lesquels vous retrouver et vous écouter. N’oubliez pas que les rédacteur·ice·s et autres protagonistes du milieu reçoivent des dizaines de mails chaque jour. Si le vôtre est trop vague, trop long ou peu attractif, il rejoindra vite la corbeille. Durant la préparation dudit dossier, l’important est de trouver un équilibre entre la mise en avant de vos atouts et la modestie. A titre d’exemple, vous pouvez vous comparer à d’autres formations pour situer votre style, mais ne vous vendez pas comme le nouveau Jack White.

Pensez également à ne pas sombrer dans le cliché du groupe émergent. Évitez d’écrire que « Ben et Tom se sont rencontrés au collège, où ils se sont découverts une passion commune pour la musique. Quelques années et deux groupes de reprises des Red Hot plus tard, ils vous livrent leurs premières compositions personnelles ». Votre biographie ne doit pas raconter une histoire qui pourrait être celle de n’importe quel autre groupe. Mettez plutôt en avant ce qui rend le vôtre unique. Ses spécificités, son essence, ce qu’iel tente d’exprimer via sa musique. En un mot, votre identité. Pour vos photos également, tâchez de ne pas reproduire ce qui a déjà été fait par la moitié des groupes du pays. Évitez donc de poser avec un air mystérieux dans un bâtiment désaffecté ou une forêt.

Une fois votre dossier de presse confectionné, rendez-le facile à trouver. Placez-le par exemple sur votre site web et glissez-le systématiquement à la fin de vos e-mails aux journalistes. Si l’un d’eux·elles souhaite écrire un papier sur votre groupe, faites-en sorte qu’iel ait tout ce dont iel a besoin directement à sa disposition. Par ailleurs, si un·e rédacteur·ice tombe spontanément sur vous, assurez-vous qu’iel sache vous joindre au plus vite. Votre adresse de contact est-elle bien indiquée sur votre page Facebook ? Vérifiez aussi que les informations reprises sur vos réseaux sociaux soient à jour.

2. Contactez les bonnes personnes…

Le ciblage est l’une des clés des relations de presse. Envoyer votre dernier titre reggae à un magazine électro serait une perte de temps pour vous et pour votre interlocuteur·ice. Scrutez les journaux et magazines culturels, les webzines, les grilles radio… qui sont les journalistes qui pourraient aimer et relayer votre musique ? N’hésitez pas à chercher les articles publiés sur des groupes similaires au vôtre et de votre envergure. S’ils ont été mis en avant, pourquoi pas vous ?

Pensez également à la presse régionale. Les éditions locales des journaux mettent régulièrement en avant des groupes de chez eux. Si vous ne parvenez pas à trouver leurs adresses de contact, n’hésitez pas à vous tourner vers les Maisons de la Presse. Ne négligez pas les blogs et webzines en tous genres. Certes, votre maman serait plus fière de vous voir en première page de son quotidien préféré, mais les médias web sont loin d’être inutiles. Leur audience est généralement plus pointue et leur liberté éditoriale plus grande.

3. … De la bonne manière et au bon moment

Maintenant que votre matériel promo est prêt et que vous savez qui contacter, les choses sérieuses commencent.

Lorsque vous envoyez un mail, soyez concis·e mais complet·e. Donnez les informations les plus importantes en premier. Qui êtes-vous ? Quel genre de musique faites-vous ? D’où venez-vous ? Quelle est votre actualité ? Pourquoi devrait-on s’intéresser à vous ? Un lien d’écoute doit aussi figurer dans les premières lignes de votre message.

Vu le nombre de sollicitations qu’il reçoit, le journaliste doit être intrigué par votre musique dès les premiers instants. Évitez donc les longues introductions et n’hésitez pas à choisir le morceau que vous envoyez en fonction de votre cible. De manière générale, adaptez votre message à votre destinataire et à l’usage qu’iel pourrait en faire. Pensez également à soigner l’aspect visuel de votre e-mail.

Soyez aussi attentif au timing. Le délai entre la découverte d’un groupe et une éventuelle publication varie selon les médias et leur périodicité. Il faudra forcément vous y prendre plus à l’avance pour un mensuel que pour un quotidien ou un média web. Enfin, soyez prêt à envoyer énormément de mails pour ne recevoir que peu de réponses. Cela peut être difficile à accepter mais ne vous découragez pas pour autant.

4. Profitez des opportunités qui s’offrent à vous

En dehors du moment où vous sortez un clip, EP ou album, créez-vous des occasions de communiquer. Lorsque vous jouez en festival, n’hésitez pas à contacter la presse locale. Les journalistes couvrant l’événement pourraient vouloir illustrer leur article avec une interview.

Pensez également aux opportunités de rencontre qui sont offertes par des organismes importants du milieu culturel : séances d’infos, workshops, drinks en tous genres, etc. N’oubliez pas que les tremplins (lire aussi l’article “Tremplins : visas pour la découverte”) sont également d’excellents moyens de vous faire remarquer.

5. Restez présent·e

En pleine composition ? En studio ? En phase de réflexion sur vos prochaines sorties ? Tentez de ne pas disparaître totalement de l’esprit de vos auditeur·ice·s lorsque vous n’avez pas d’actualité brûlante. Certes, votre fan base n’a pas besoin de savoir ce que vous faites chaque jour, mais n’hésitez pas à poster quelques nouvelles de temps en temps sur vos réseaux sociaux. Il ne faudrait pas qu’on vous oublie.