Lorsque Sergio Duvaloni et Rosy Merlini arrivent à Bruxelles à l’été 1985, ils pensent n’y rester que quelques mois. Au hasard d’une discussion avec un chauffeur de taxi, Sergio apprend qu’un commerce est à remettre au 28 rue de la Tulipe, il tombe amoureux du lieu et pour l’anniversaire de Rosy, il achète le bâtiment ! Ce qui commence comme un café rock et rythm & blues va rapidement devenir un club de jazz sur les conseils d’une légende bruxelloise et installé dans son Bierodrome à trois foulées de là : Pol Lenders dit “Pol du Pol’s Jazz Club”.
Le Sounds accueille alors la fine fleur du jazz moderne de l’époque avec Philip Catherine, Aka Moon ou Steve Houben par exemple, mais il ouvre sa scène à ceux qui deviendront des piliers du jazz belge au fil des années : Eric Legnini, le Brussels Jazz Orchestra, Octurn, Nathalie Loriers, Melanie De Biaso, Daniel Romeo, Jef Neve, Greg Houben, Pascal Mohy, Jean-Paul Estievenart, Antoine Pierre, Igor Gehenot, Margaux Vranken,… pour ne citer qu’eux. La réputation du club est mondiale et accueille depuis les années 90 des grands noms internationaux parmis lesquels : Charlie Mariano, Joe LaBarbera, John Abercrombie, Paolo Fresu, Mark Turner, John Scofield, Rosario Giuliani, Jonathan Kreisberg ou encore Jacky Terrasson.
Survivant à toutes les crises, le lieu tient bon contre vents et marées, organisant sa célèbre jam et permettant aux groupes de jouer régulièrement pour développer leur répertoire sous l’oeil acerbe de son patron légendaire. APRES 34 ANNÉES À LA TÊTE DU CLUB, ROSY AND SERGIO VENDENT LE BÂTIMENT.
L’association sans but lucratif Buen Vivir a acquis le 28 rue de la Tulipe avec l’objectif de sauver cet emblème de la culture et de la musique bruxelloise et de poursuivre le développement de ses activités socioculturelles sur place. C’est ainsi qu’est née l’ASBL Sounds Resist, une organisation qui, depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, bénéficie de la bénédiction des fondateurs originaux de ce fleuron du jazz.
Après des transformations au sein de l’organisation et la fin de partenariats avec d’autres structures, Sounds Resist dirige aujourd’hui non seulement une programmation riche et variée de jazz, allant des classiques aux sonorités les plus contemporaines et expérimentales. Elle a également enrichi sa programmation en intégrant des soirées de musiques du monde et de musiques engagées, dédiées à l’ouverture de plateformes et d’espaces aux populations marginalisées et aux discours pertinents de notre époque.
Avec des soirées réservées aux femmes et aux FLINTA, des sessions de musique improvisée expérimentale, des résidences d’artistes, des concerts de musiques du monde, des récitals de poésie, des hommages artistiques, et bien d’autres activités, le Sounds est une scène qui accueille en moyenne six concerts par semaine et plus de 100 personnes par soir. Un véritable lieu de rencontre pour la communauté bruxelloise, facilitant les échanges culturels, générationnels, raciaux et sociaux.
