COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le secteur culturel doit-il se réjouir de ce qu’on lui présente comme une Liberté retrouvée ?
Est-ce une avancée fondamentale qu’enfin le CODECO ait évoqué des règles de « réouverture » de la culture ? Est-ce qu’on peut en déduire l’assurance d’une réouverture effective et une assurance pour l’avenir ?
Alors que tous les experts sanitaires s’étaient accordés pour considérer que la mise à l’arrêt de la culture était injuste et injustifiée… alors que nos responsables politiques avaient tous soutenu le Plan Concerté de de reprise progressive présenté en avril par les secteurs culturel et évènementiel…
Ce que le CODECO du 11 mai propose est déjà un redémarrage TROP TARD. Attendre le 9 juin, c’est repousser sans aucun argument sanitaire valable, de presque un mois l’amorce de reprise ; c’étaient des dizaines de spectacles et de festivals qui étaient en suspens, ce sont des dizaines de spectacles et d’activités culturelles qui vont une fois de plus être annulés ou peut-être reportés. Ce sont des centaines d’artistes, de travailleurs du secteur culturel qui se retrouvent une fois de plus sans travail.
Perspectives faussées ou incertaines
A lire bien attentivement les modalités, les jauges qui seraient au final autorisées le 9 juin, ne sont pas celles qui nous sont présentées : 200 personnes en intérieur, 400 personnes en extérieur, car passées à la moulinette réductrice de matrices (CIRM/CERM) issues de l’évènementiel et de surcroit conjuguées avec des mesures de distanciation complémentaires (1M50 à 360°). Bref, la réalité serait dans ces conditions : 30% des capacités d’origine. Intenable, inacceptable. Ce qui nous est présenté comme une «ouverture » risque de n’être, pour la plupart des salles et pour les productions prévues en extérieur, qu’un nouveau temps mort.
Malgré tous nos protocoles rigoureux, malgré tous nos efforts pour offrir au public des spectacles et des activités culturelles dans des conditions de sécurité optimale, il ne pourrait y avoir un printemps culturel dans ces conditions.
Nous refusons d’être un simple embrayage pour la mise en place de « grands évènements » de la mi-août (3000 à l’intérieur, 5000 en extérieur…) . Nous refusons que l’on nous impose une fois de plus des mesures plus contraignantes que celles imposées à d’autres secteurs.
La culture ne doit pas être conditionnée à des critères épidémiologiques alors qu’elle ne représente qu’un risque très maitrisé de contaminations.
Trop peu de soutien et de mesures d’accompagnement
Une fois de plus, le secteur culturel est donc resté une variable d’ajustement. Ceci est d’autant plus grave que les mesures d’accompagnement et de protection sociale sont insuffisantes pour les travailleur.euse.s et les compensations financières et les indemnisations également insuffisantes pour les opérateurs et les entreprises les plus fragiles, pas assez ou pas du tout subsidiées. Toutes les les mesures de protection sociales doivent être poursuivies et ce jusqu’à une reprise totale des activités.
Nous appelons à une clarification immédiate et responsable des lignes définies ce 11 mai par le CODECO pour permettre dès le 9 juin, puisqu’il nous faudra bien attendre encore jusque-là, une réouverture effective de nos salles dans des conditions minimales viables, étant certifié que les risques sont maitrisés dans des lieux parfaitement sécurisés
En attendant, l’action en justice en référé initiée par 40 fédérations opérateurs et personnes issus du secteur culturel reste plus que jamais d’actualité. L’audience d’introduction se tiendra ce 12 mai.
Pour les Fédérations :
ACC (Association des Centres culturels de la Communauté française de Belgique)
ASSPROPRO (Association des Programmateurs Professionnels)
ASTRAC (Réseau des professionnels en Centres culturels)
Court-Circuit (Fédération d’Organisations de Concerts)
FEAS (Fédération des Employeurs des Arts de la Scène)
FCI (Fédération de la Culture indépendante Baudouin)
UPAC-T (Union de Professionnel·le·s des Arts et de la Création — Travailleur·euse·s)