.01 décembre 2016
Par Quentin Anciaux (Court-Circuit)

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Le merchandising

Des plus professionnels aux plus débutants, de nombreux groupes ont développé une image de marque qu’ils cherchent à mettre en avant. La table de merchandising reste indéniablement un moment privilégié pour se faire valoir au plus près de son public. Véritable économie parallèle, c’est aussi cette dernière qui permet aux groupes de compenser quelques cachets peu folichons. Aidé par les conseils de Damien Aresta (IT IT ANITA, Luik Records et graphiste de formation), Court-Circuit s’intéresse à cet aspect non négligeable de l’après-concert.

Comment s’y prendre ?

La première règle serait de se dire qu’il n’y a pas de règles ! On vous recommandera évidemment les incontournables t-shirts et cds mais libre à vous de développer un merchandising qui vous est propre. IT IT ANITA a, par exemple, commencé avec les casquettes. « On a du en faire 2 ou 3 séries de 50 exemplaires. On les vendait au merch’ mais on n’hésitait pas à en donner de manière stratégique à des groupes, des artistes…. Ça nous permettait d’accroitre un peu notre visibilité car personne ne nous connaissait » confesse Damien. Il existe aussi de nombreux articles (les badges, les stickers, les K7, les briquets…) qui peuvent se révéler bon marché et offrir une belle marge de bénéfice lors de la revente. Faites tout de même attention car, avoir un peu de tout en se disant qu’il y en aura pour tous les goûts, c’est sûrement le meilleur moyen pour perdre de l’argent… Et puis, si vous voulez absolument vendre votre t-shirt mais que « le cd est incroyable et que tout le monde devrait l’avoir », proposez des packages avantageux !

Au bon endroit, au bon moment

Damien évoque ici deux cas de figure, « parfois le merch’ est déjà préparé, si on arrive tôt et qu’on a eu le temps avant le show. D’autres fois je suis complètement à la bourre, j’ouvre la valise et je déploie le présentoir/triptyque que je me suis fabriqué et qui me facilite quand même la vie pour monter un merch’ en 3 minutes ». Une nouvelle fois, pas de règles établies pour atteindre la perfection, vous allez devoir jouer avec les contraintes que la salle vous impose. Vous le savez très certainement mais les salles de concerts sont pour la plupart plutôt sombres. Réfléchissez donc à la façon dont vous allez mettre en valeur votre merchandising. Dans la mesure du possible, choisissez un endroit de passage autre que la sortie des toilettes ou sous un escalier… La table de merch’ doit se trouver à un endroit facile d’accès et visible. Pensez aussi à éclairer vos articles autrement qu’avec votre gsm. Personne n’a envie de faire ses courses dans un magasin où on n’y voit rien, il en va de même pour votre stand de merchandising.

Combien ça vaut mes articles ?

Il n’existe pas de prix unique pour les articles en merchandising et vous êtes les seuls juges valables pour estimer ce que vaut votre marchandise. Les groupes de pop et les groupes de métal ne vendront sans doute pas leurs cds au même prix, cela ne relève pas de la qualité de l’objet ni même des coûts de production. Simplement, les prix standards définis pour ces objets au sein de chaque scène sont différents. Renseignez-vous afin de trouver le juste prix ! Certains groupes pratiquent le « name your price » ou autrement dit, le prix libre. Bien que cette technique puisse faire peur, elle permet au public de s’investir dans votre création et vous réservera parfois de bonnes surprises. Enfin, tout ne doit pas forcément être vendu ! « Avec IT IT ANITA, on a fait des badges qu’on a donné quand les gens achetaient un disque. On a aussi fait pas mal de stickers qu’on donne à qui veut en prendre, ça fait circuler le nom » ajoute Damien.
Parlez avec votre public !

Vous êtes peut-être derrière votre table avec la ferme intention de faire rentrer de l’argent dans les caisses mais votre public est d’abord venu pour vous voir ! Placez donc la personne qui a le plus de facilité pour la communication à cette tâche. Un membre du groupe sera toujours préférable à une personne externe, aussi dévouée soit-elle. Qui plus est, et comme en témoigne Damien, s’occuper soi-même de son merchandising a plusieurs avantages. « Premièrement, ça me permet de rentrer en contact facilement avec les gens qui viennent. Il arrive souvent que ce soit des promoteurs ou journalistes, du coup c’est du bon networking. Deuxièmement, ça me permet de ne rien faire en terme de rangement de matos et de débarrassage de scène (rires). »