Eternelle rengaine des artistes qui se plaignent qu’iel est de plus en plus difficile voire impossible d’obtenir une review dans un journal ou de passer un titre en radio, il est temps de vaincre le signe indien. Une des solutions s’appelle le Net dont voici un petit tour d’horizon des stratégies, trucs et astuces en tous genres pour appâter numériquement les journalistes !
D’emblée surtout, remballer les mouchoirs et s’ôter de la tête les idées reçues ainsi que les fausses excuses sur les méchants médias. Iels ont autant besoin de vous que vous d’eux et il faut juste être bien conscient que vous n’êtes pas les seuls à tenter votre chance et que certains impératifs commerciaux et publicitaires au sein des grandes enseignes dictent malheureusement bien souvent la ligne éditoriale aux chroniqueurs musicaux. Par ailleurs, chaque jour fleurissent également sur la toile de nouvelles pages, blogs, webzines et autres sociétés de streaming qui parlent et diffusent de la musique, avides de mettre en avant les plus jeunes projets. Pourquoi ne pas les viser eux dans un premier temps ?
Une course de fond avec des obstacles
La Com’ d’un projet (quel qu’il soit d’ailleurs, pas que musical) est un sport de combat et un marathon à la fois. Une course de fond qui ne s’improvise pas, qui se prépare et pour laquelle il faut choisir en amont les meilleures godasses et ne pas croire qu’en 3 malheureux joggings, on va rivaliser avec les Kenyans (dans ce cas-ci en l’occurrence les Kanye). Il faut donc prendre un peu de temps avant de poster quoique ce soit n’importe où et n’importe quand en espérant que par chance ça touche potentiellement un journaliste. La première chose à faire est donc de déterminer sur quels réseaux sociaux vous voulez être. C’est bien d’être sur tous les supports possibles et imaginables, mais mieux vaut au départ se concentrer sur 2 ou 3 que d’être présent, mais amorphe digitalement sur la plupart. Car la réussite d’une communication reposera sur votre réactivité, votre faculté à poster des choses attrayantes, à commenter avec pertinence les statuts des autres, à partager des titres intéressants (les vôtres, mais aussi ceux de groupes ami·e·s) bref à fidéliser une fanbase grâce à une identité claire et cohérente avec votre projet. Il faut donc que (prenons l’exemple de Facebook) votre imagerie (photos de profil, banners, vos photos de groupes, d’annonces de concerts…) soit globalement dans une même veine et ne parte pas dans tous les sens. Etre actif·ve, mais doser aussi ses posts (éviter l’étouffement) pour être à la fois informatif·ve au niveau des actus et à la fois cool. Oser donc les petits textes drôles, les photos décalées, les vidéos teasers ou les gifs qui vont attirer le regard. Trouver un équilibre pour être hype sans être saoulant ou ringard. Tout un art.
Planning, pub et réseau
N’est en effet pas community manager qui veut, mais l’avantage est que vous êtes (à peu près tous) digitale native et qu’il y en a toujours au moins un·e dans le groupe qui passe son temps libre à bidouiller sur le net. L’idéal est de se répartir les tâches entre membres du projet (attention toutefois à la cohérence entre les supports !) et d’établir un planning pour les éventuelles dates de sortie, de concerts, d’événements, etc. Préparer si possible les posts à l’avance pour éviter les improvisations de dernière minute souvent foireuses et donc contre-productives. L’important est que l’info arrive jusqu’aux chroniqueur·euse·s donc n’hésitez pas à les prendre dans votre réseau. Aujourd’hui, en deux clics, on peut parler à un·e journaliste (c’était autrement plus compliqué avant…) et (sans trop le tanner) l’inviter à liker sa page et lui présenter son lien Bandcamp. Il faut donc aussi suivre les pages des journaux, des magazines, des webzines et autres blogs et webradios qui parlent des projets. Cela permet de créer un lien virtuel avant de croiser les gens en vrai. Pour augmenter les fameux likes (garants de crédibilité pour pas mal de journalistes et programmateur·ice·s), dopez certains posts importants à coup de publicité sponsorisée. A coups réguliers de 5 euros, cela vous aide à aller chercher les fameux 2ème et 3ème cercle. Enfin, dernier conseil, tout cela doit bien sûr être un complément cohérent avec une stratégie de com’ plus globale que vous aurez préparée par ailleurs avec une bio, un press kit, une newsletter ou, nec plus ultra, un·e attaché·e de presse dont c’est le métier.
Bonne cyber chasse !