.01 juillet 2016
Par David Dehard (Court-Circuit)

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Trouver des concerts en 5 points

“J’ai un groupe et j’aimerais jouer dans votre lieu ou dans votre festival. Comment faire ?”. Cette question est régulièrement postée aux responsables des salles de concerts. Court-Circuit a sondé les programmateur·ice·s du réseau Club Plasma et résumé leurs conseils en 5 points…

1. EN PARTICIPANT À DES CONCOURS OU DES TREMPLINS

Le but d’un concours est avant tout de vous permettre de jouer sur une scène professionnelle. C’est principalement le cas des tremplins liés aux festivals tels que ceux de Dour, de Couleur Café, des Ardentes ou du Bucolique. Ces tremplins vous permettent notamment d’obtenir la visibilité et la promotion nécessaires pour attirer l’attention sur votre projet.

Dans certains cas, comme au Tremplin du Verdur Rock et aux Franc’Off, vous aurez également la possibilité d’être programmés dans d’autres événements. C’est aussi le cas avec le Concours Circuit ou « Du F. dans le texte » où les jurys, composés de nombreux programmateurs, viennent découvrir de nouveaux noms à ajouter à leurs futures affiches.

Les jurys sont généralement composés de personnes sensées être utiles au développement de votre carrière. Dès que vous postulez, vous êtes certains d’être écouté·e·s. Et même si vous n’obtenez pas le premier prix, tout peut décoller en quelques mois à peine, si une seule de ces personnes a eu un coup de cœur pour votre projet.

CONSEIL : NE SOYEZ PAS MAUVAIS·E PERDANT·E. DITES-VOUS QUE DE NOMBREUX ET NOMBREUSES ARTISTES QUI N’ONT PAS ÉTÉ PRIMÉ·E·S LORS DE CERTAINS CONCOURS EN ONT REMPORTÉ D’AUTRES. PARFOIS, L’EXPÉRIENCE DU CONCOURS LEUR A PERMIS DE PRENDRE DU RECUL ET DE PERFECTIONNER LEUR PROJET. N’HÉSITEZ PAS À DEMANDER UN FEEDBACK SUR VOTRE PRESTATION ET GARDEZ LE SOURIRE !

2. EN JOUANT PARTOUT

Avant de postuler dans le réseau professionnel, un rodage s’impose. Ce qui intéresse préalablement le programmateur·ice, hormis que vous produisiez de la bonne musique, c’est, d’une part, de savoir que votre show est en place et, d’autre part, que vous pouvez intéresser un public potentiel.

Une belle liste de concerts passés ou à venir sur votre CV témoigne déjà de la confiance de certains programmateur·ice·s, d’une expérience incontestable et d’un potentiel public déjà acquis.

Au début de votre carrière, du moins jusqu’à un certain stade, jouer partout peut être un atout pour affirmer le projet, gagner en cohérence, se créer une fan base et se constituer un solide CV. Les bars, les maisons de jeunes, les soirées privées… sont autant de possibilités qui s’offrent à vous.

CONSEIL : N’HÉSITEZ PAS À ORGANISER VOUS-MÊMES VOS CONCERTS. VOUS SEREZ D’AUTANT PLUS FAMILIER·ERE·S AVEC L’ENVERS DU DÉCOR ET PLUS COMPRÉHENSIF·VE·S AVEC VOS INTERLOCUTEUR·ICE·S PAR LA SUITE.

3. EN UTILISANT LES MOYENS DE COMMUNICATION

Pour faire connaître votre musique, il faut communiquer. Et pour bien communiquer, il ne faut négliger aucun paramètre. Tant les supports visuels (logos, photos, bio, …) que la façon dont vous les utilisez doivent être maîtrisés. L’ensemble doit être en parfaite adéquation avec votre musique et refléter l’identité de votre projet.

Le·la programmateur·ice professionnel·le reçoit des dizaines de propositions par mois, que ce soit par e-mail, par voie postale ou de main à main. Face à tout ça, il faut tout mettre en œuvre pour se distinguer. La meilleure façon d’attirer l’attention et de susciter l’envie de vous écouter est d’avoir un visuel assez attractif et significatif pour qu’il n’ait aucun doute sur la qualité de votre musique. Bref, il vous faut un visuel « qui a de la gueule ».

Si vous n’êtes ni graphiste, ni photographe, ni webmaster, et que vous êtes bien conscient qu’il vaut mieux laisser la création d’une image à quelqu’un de compétent, essayez de trouver dans votre entourage des personnes qui souhaitent, comme c‘est le cas pour vous avec votre musique, développer un projet artistique sur le long terme.

Concernant vos actions et la façon dont vous communiquez, le rythme ne doit pas être improvisé. Développez une stratégie. Réfléchissez avant d’agir. Créez de l’actualité afin d’attiser la curiosité sur votre projet : nouvelles dates, nouveaux enregistrements, nouvelles collaborations… tout cela a de l’importance pour les programmateur·ice·s.

CONSEIL : GARDEZ UNE PRÉSENCE RÉGULIÈRE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX, NE HARCELEZ PAS VOS INTERLOCUTEUR·ICE·S D’E-MAILS, N’ENVOYEZ PAS DES COLIS POSTAUX SANS AVOIR PRIS UN CONTACT PRÉALABLEMENT ET RENSEIGNEZ-VOUS TOUJOURS SUR VOS INTERLOCUTEUR·ICE·S.

4. EN RENCONTRANT LES PROFESSIONNELS

On entend souvent dire que le milieu de la musique est un milieu de copinage. Mais rien ne vous empêche de devenir copain. Entendez par là : rencontrez des gens, parlez avec eux, discutez de la musique, du business, de l’actu… prenez le pouls du secteur. C’est comme ça que vous verrez comment ça marche et que peut-être vous rencontrerez la personne qui pourra vous aider dans vos démarches.

Rencontrer les gens physiquement, c’est aussi la meilleure façon de permettre aux programmateurs de mettre un visage sur la musique et de se souvenir de vous. C’est toujours plus facile de négocier par e-mail avec quelqu’un qu’on a vu « en vrai ». C’est aussi une façon pour le musicien·ne de connaître le milieu où iel veut évoluer. Une salle n’est pas l’autre et il est aussi important d’être conscient·e de la réalité du fonctionnement d’une salle de concerts quand on est musicien·ne.

Voyez aussi les tendances, ce qui marche, ce que le public attend et, peut-être comment créer la demande du public. Soyez actif. Parlez de musique mais pas uniquement de la vôtre. Tenez-vous au courant de ce qui plaît aux programmateur·ice·s. Mais aussi rencontrez d’autres musicien·ne·s, envisagez des projets communs : des tournées, des échanges, des collectifs… et parlez de ces projets aux programmateur·ice·s. L’union fait la force.

CONSEIL : NE PARLEZ PAS TOUT DE SUITE DE VOTRE PROJET MAIS SOYEZ À L’ÉCOUTE DE VOS INTERLOCUTEUR·ICE·S. INTÉRESSEZ-VOUS D’ABORD À CE QU’IELS FONT AVANT DE VOULOIR LEUR VENDRE VOTRE MUSIQUE.

5. EN PROFITANT DES AIDES INSTITUTIONNELLES

Que ce soit au niveau du Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles ou des Provinces (via les membres du réseau Nationale 5), il existe de nombreux programmes d’aide et de financement qui peuvent intervenir dans le cadre du développement d’un projet artistique : pour la production et la réalisation d’un album, pour la promotion, pour la diffusion (une intervention financière dans le cadre d’une tournée est possible), pour la réalisation d’une vidéo, pour l’engagement d’un coach ou d’un attaché de presse, …

Il est possible d’introduire auprès de ces instances des dossiers qui seront analysés par des professionnel·le·s attentif·ve·s à l’évolution et au développement de votre projet. Là aussi, l’avantage est d’être vu et entendu et surtout de se faire connaître d’un réseau qui pourra, si vous êtes assez convainquant, vous soutenir dans vos démarches, tant au niveau national qu’international.

CONSEIL : ANALYSEZ BIEN LES CONDITIONS D’OCTROI AVANT DE LES SOLLICITER. SI VOUS N’ENTREZ PAS DANS LES CONDITIONS, ESSAYEZ DE TOUT METTRE EN ŒUVRE POUR QUE CE SOIT LE CAS.

Pour en savoir plus :

www.cabalance.be

www.culture.be

www.WBM.be

Photo © Frédéric Oszczak